La Paracha nous raconte que lorsque les villes de Sodome et Gomorrhe ont été détruites, Loth a été épargné par le mérite de son oncle Avraham Avinou. Et le Midrach (rapporté dans Rachi) de commenter que Loth a mérité d’être sauvé parce qu’il n’a pas révélé à Pharaon que Sarah était l’épouse d’Avraham (Béréchit, 19, 29).
Le Rav Dessler, dans son livre Mikhtav Mééliahou, se demande : quel mérite peut-il y avoir à ne pas dénoncer son oncle et sa tante ? Par ailleurs, si on cherche un mérite à Loth, pourquoi ne pas mentionner son dévouement sans limite pour la Mitsva de recevoir des invités ? En effet, la Paracha Vayéra nous relate que bien que Loth habitait à Sodome (ville dont l’idéologie par excellence était de dénigrer les invités), il s’efforçait malgré tout d’accueillir le plus d’invités possible !
A cela, le Rav Dessler répond que la valeur réelle d’une vertu ne se mesure pas uniquement par l’action réalisée, aussi grande soit-elle, mais plutôt par le mérite authentique de cette qualité. Loth, qui avait grandi chez Avraham Avinou, était habitué à faire des actions de bienfaisance quotidiennement. Cependant, il n’a pas fourni un effort pour acquérir véritablement cette vertu.
En effet, nos Sages nous dévoilent qu’une action qui n’a été réalisée que de manière superficielle, sans un travail réel et véridique d’être imprégné par la Mitsva et sa valeur, n’a presque aucune portée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Torah nous raconte que Loth était même prêt à sacrifier ses propres filles pour épargner ses invités… Inutile d’expliquer à quel point cette conduite est absurde.
Loth est donc parvenu à un tel comportement car précisément, le ‘Hessed (actes de bonté) auquel il était habitué ne l’avait pas pénétré. C’est pourquoi toutes ses actions de ‘Hessed n’avaient pas une grande valeur.
En revanche, Loth était extrêmement attiré par l’argent. Il avait donc une envie folle de dénoncer Avraham et Sarah chez Pharaon, ce qui lui aurait rapporté une récompense pécuniaire considérable. Ainsi, l’effort qu’il a fourni pour s’en abstenir lui a été accordé comme un grand mérite lui permettant d’être sauvé de la destruction de Sodome.
En conclusion, nous constatons que même si chaque action de ‘Hessed est bien sûr très importante, cependant, lorsqu’on aborde une action de ce type par une intention adéquate (par exemple : volonté de réaliser le projet divin ; joie et ferveur d’accomplir la Mitsva ; précision accrue dans la Mitsva etc.), elle prend alors toute sa dimension et libère pleinement son potentiel.
La qualité d’une action ou d’une Mitsva est donc définie par son essence véritable et son authenticité.