Rabbi Tsadok Hacohen, dans son ouvrage Péri Tsadik, nous enseigne qu’à chaque fois que nous relatons le don de la Torah dans la Paracha Yitro (comme c’est aussi le cas dans la Paracha Vaét’hanane ainsi que pendant Chavouot), nous avons l’opportunité unique de recevoir à nouveau la Torah de la même façon que lors du mont Sinaï !
Nous avons parfois l’impression, et c’est vrai de nos jours plus qu’à toute autre période de l’Histoire, que la Torah a des exigences désuètes ou décalées par rapport à notre époque. On se dit qu’à l’époque des Tanaïm ou encore de Maïmonide, effectivement, les Mitsvot étaient réalisables. Cependant, le monde moderne dans lequel nous vivons, caractérisé entre autres par une avancée fulgurante de la technologie, par la présence constante et envahissante des médias etc., semble incompatible avec le mode de vie préconisé par la Torah. On a surtout l’impression que les Mitsvot sont en si grand nombre que l’on ne parviendra jamais à les accomplir dans leur totalité…
A cela, la Torah répond dans la Paracha Nitsavim (Dévarim 30, 11-14) : « Car cette loi que Je t’impose en ce jour, elle n’est ni trop ardue pour toi, ni trop éloignée. Elle n’est pas dans le ciel pour que tu dises : « Qui montera pour nous au ciel pour nous l’amener, et nous la fera entendre afin que nous l’observions ? » Elle n’est pas non plus au-delà de l’océan pour que tu dises : « Qui traversera pour nous l’océan pour nous l’amener, et nous la fera entendre afin que nous l’observions ? » Non, elle est toute proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour pouvoir l’observer ».
Et le Midrach d’ajouter : « La Torah n’est certes pas au ciel ; cependant, si elle s’y trouvait, tu devrais bâtir une échelle afin de l’en décrocher. La Torah n’est certes pas au-delà des océans ; cependant, si elle s’y trouvait, tu devrais emprunter un bateau afin d’aller la quérir ».
Midrach fort énigmatique… Que faut-il comprendre ? La Torah ne se trouve ni au ciel, ni par-delà les océans ! De plus, que signifie qu’il faudrait bâtir une échelle ou prendre un bateau afin d’aller la chercher ?
A cette question, le Sfat Emet donne la réponse suivante : en réalité, les Sages ont souhaité nous enseigner que si nous avons effectivement l’impression que la Torah est au ciel ou par-delà les océans, de par la difficulté que nous avons à l’accomplir, alors à nous de retrouver l’échelle ou le bateau nous permettant d’aller la chercher, car ces instruments existent déjà. L’échelle et le bateau nous permettant d’aller prendre la Torah furent déjà créés auparavant, il nous incombe seulement de les trouver. Le chemin est déjà tracé. L’argument selon lequel la Torah serait hors de portée est donc irrecevable…
Le Rav Yossef Chalom Eliachiv, de mémoire bénie, disait que la lecture du passage du don de la Torah est un moment particulièrement propice pour prier pour la guérison d’une personne (car en effet, Hachem avait guéri tous les malades du peuple d’Israël avant de leur donner la Torah). C’est pourquoi il est bien de prier en faveur d’un malade juste avant et juste après la lecture des 10 commandements.