Dans la Torah, l’huile d’olive est toujours symbole de sagesse. Les rois d’Israël, par exemple, étaient oints d’une huile spéciale. La Guémara affirme que l’huile d’olive procure la sagesse. Or, lorsque nos Sages rapportent qu’à l’époque de ‘Hanouka, toutes les huiles du Temple avaient été rendues impures par les Grecs, cela signifie en réalité que l’esprit juif s’était retrouvé souillé par l’influence matérialiste grecque. Nombre de juifs avaient abandonné leur croyance pour adopter les valeurs hellènes. Seule une fiole d’huile pure, soit la Néchama juive jamais entachée par la faute, était encore intacte. C’est cette fiole qui permit de rallumer le flambeau et de perpétuer notre identité juive, à l’instar de cette parcelle divine pure qui anime notre être et nous rattache inéluctablement à D.ieu, quelles que soient les circonstances ou les péchés que nous avons commis.
Du reste, selon la Halakha, la ‘Hanoukia ne peut être placée à plus de dix Téfa’him de hauteur (environ un mètre). Or, nos Sages enseignent dans le Midrach (Yalkout Chimoni sur Téhilim 115) que « la Chékhina ne descend jamais plus bas que dix Téfa’him » (Soucca, 5a). ‘Hanouka fait exception : a priori, la flamme doit être allumée à une hauteur de moins de dix Téfa’him car en effet, durant cette fête, la Chékhina descend même en dessous de cette mesure. Ceci pour nous enseigner que ‘Hanouka a le pouvoir d’illuminer les âmes les plus meurtries, celles qui sont tombées au plus bas de la faute. A ‘Hanouka, la Chékhina atteint même ces âmes-ci, faisant entorse au principe susmentionné en descendant en-dessous de son seuil habituel. La ‘Hanoukia est allumée la nuit, qui représente les ténèbres spirituelles. ‘Hanouka est justement cette lueur venant éclairer notre âme aux tréfonds de l’obscurité.
Evidemment, cette symbolique extraordinaire et tout ce que renferme la fête de ‘Hanouka sont bien connus des forces maléfiques du Satan… C’est pourquoi celui-ci s’acharne, dès le soir du 25 Kislev, à détourner notre esprit par toutes sortes de stratagèmes. A commencer par les beignets et les jeux de cartes, et en finissant par des fêtes grandioses de ‘Hanouka. Or, à ‘Hanouka, il est essentiel de ne pas perdre de temps inutilement et de s’investir au maximum dans l’étude et la Téfila. La force contenue dans ces jours est telle que certaines personnes ont témoigné être parvenues à se transformer intégralement et avoir atteint des niveaux spirituels inégalés pendant la semaine de ‘Hanouka !
La preuve que les huit jours de ‘Hanouka sont particulièrement propices à l’élévation dans l’étude et dans la prière est visible à travers un autre symbole de la fête. En effet, pendant ‘Hanouka, nous allumons en tout 36 flammes (une le premier soir, deux le second soir etc.), sans compter le Chamach qui n’est pas une lumière de ‘Hanouka à proprement parler. Or, ces 36 flammes représentent les 36 heures de Or Haganouz.
Le Or Haganouz (littéralement « lumière dissimulée ») est une lumière spirituelle intense, sans commune mesure avec la lumière matérielle que nous connaissons, qui fut créée au moment de la création du monde. Cette lumière rayonna sur le monde durant 36 heures puis, suite à la faute d’Adam Harichone, fut « confisquée » par D.ieu Qui la dissimula au sein de la Torah. Afin de retrouver cet éclat spirituel intense, il faut se plonger corps et âme dans l’étude de la Torah. Or, pendant les huit jours que dure ‘Hanouka, cette lumière intense rejaillit et est à portée de main ! C’est dire la puissance extraordinaire contenue dans ces jours. Sachons donc exploiter ces journées de miracles et d’aide divine de la meilleure façon possible !
‘Hanouka – La flamme du jour (1 et 2) + histoire
Flamme 1
Nos Sages nous racontent que les Grecs avaient souillé toutes les huiles, excepté la fameuse fiole qui avait été scellée par le sceau du Cohen Gadol. Dans la Torah, l’huile (d’olive) est toujours un symbole de sagesse.
En réalité, les huiles souillées symbolisent que notre esprit avait été souillé par la civilisation et les mœurs du monde grec, et la fiole symbolise que chaque juif a en soi une Néchama pure qui ne peut jamais être souillée par une faute, quelle qu’elle soit.
Ainsi, les jours de ‘Hanouka sont particulièrement propices pour éveiller cette Néchama qui a pu s’endormir pendant ce long exil ou par certaines fautes. Les flammes que nous allumons tous les jours, ainsi que le Hallel que nous récitons tous les matins, intensifient la force de notre Néchama.
Flamme 2
Le roi Salomon compare la Néchama de l’homme à une flamme, comme il l’écrit (Michlé 20, 27) : « Ner Hachem Nichmat Adam – L’âme de l’homme est une flamme divine ».
L’une des caractéristiques du feu est le fait de se renouveler en permanence, et il en va de même pour notre Néchama : elle a également la capacité de se renouveler constamment.
Cette propriété est encore plus intensive durant la fête de ‘Hanouka. C’est la raison pour laquelle nos Sages ont décidé de commémorer le fameux miracle de la fiole d’huile par l’allumage des lumières de ‘Hanouka durant ces huit soirs.
Histoire
Ce récit s’est déroulé il y a exactement un an, pendant la fête de ‘Hanouka 5780 (2019). Dans une Yéchiva, un jeune étudiant avait perdu tout intérêt pour l’étude de la Torah et avait même quasiment cessé toute pratique des Mitsvot. Pour couronner le tout, il était aussi devenu particulièrement vulgaire, à un point tel que sa propre mère était dérangée par sa présence à la maison…
Devant une telle situation, plutôt que de s’emporter contre son fils, le père prend la décision de s’investir considérablement dans la Téfila en faveur de son jeune garçon. Pour chacun des 8 jours de ‘Hanouka, Il consacre ainsi deux heures de prière : une heure juste après l’allumage des Nérot, et une autre chaque matin avant l’aube. Durant chacune de ces heures, il pleure à chaudes larmes et prie de toutes ses forces pour que son fils revienne sur le chemin de la Torah.
Et le miracle se produit : le lendemain de ‘Hanouka, après seulement 8 jours de prière, le fils réalise une Téchouva miraculeuse ! Jusqu’à aujourd’hui, il respecte parfaitement la Torah et fait la fierté de ses parents.
Effectivement, la fête de ‘Hanouka contient en elle une puissance quasiment magique, particulièrement dans le domaine de la prière. A nous d’en exploiter le maximum en priant autant que possible durant ces jours si spéciaux !
Flamme 3
Pourquoi allumons-nous la flamme de ‘Hanouka le soir ? Car cette lumière vient illuminer les parties obscures de notre âme.
A priori, la ‘Hanoukia se pose à une hauteur de moins de dix Téfa’him (80 centimètres) puisque précisément pendant la fête de ‘Hanouka, la Chékhina (Présence divine) descend très bas pour nous élever et nous faire avancer, quelle que soit notre situation morale et spirituelle.
Par conséquent, la flamme de ‘Hanouka vient rayonner dans les plus petits recoins de notre âme pour la purifier et la sanctifier.
Flamme 4
Comme nous l’avons dit, l’âme est comparée à une flamme. Quel que soit le sens vers lequel on incline une bougie allumée, sa flamme est toujours dirigée vers le haut, vers le Ciel. Or, il en va de même concernant notre âme qui vise constamment la direction du Ciel.
Ainsi, même après un échec ou une épreuve difficile, notre âme reste toujours portée vers le haut. Comparée à cette fameuse flamme qui se renouvelle en permanence et qui va toujours se diriger vers les Hauteurs célestes, notre âme a elle aussi la caractéristique de toujours se renouveler et d’aspirer à atteindre les Sphères spirituelles.
Par conséquent, notre Néchama aspire toujours à se rapprocher d’Hachem. Or, la fête de ‘Hanouka est particulièrement propice pour réaliser cette mission extraordinaire.
Histoire
Il y a une trentaine d’années à Jérusalem, un homme se rendit chez le Rav Chlomo Zalman Auerbach afin de lui demander à quel endroit il devait allumer sa ‘Hanoukia. Cet homme possédait une sorte de villa à laquelle il accédait en montant un escalier privé : devait-il allumer en bas de l’escalier ou en haut de celui-ci, à la porte de son appartement ? Le Rav trancha qu’il était mieux d’allumer en bas.
Quelques jours plus tard, notre homme raconte tout cela à son ami, le Rav Its’hak Darzi (qui était l’un des élèves du Rav Auerbach). Etonné, le Rav Darzi s’exclame : “Ce n’est pas possible ! Le Rav a exactement le même genre d’habitation et lui-même allume en haut de l’escalier ! Je dois élucider ce mystère !”
Le Rav Darzi s’empresse alors d’aller poser la question à son Rav. Ce dernier lui répond :
– En vérité, dans ce cas précis, le mieux est d’allumer la ‘Hanouka en bas de l’escalier, mais en ce qui me concerne, j’allume en haut pour honorer mon beau-père car lorsqu’il habitait ce même appartement, c’est ainsi qu’il agissait !
– Mais Rav, votre beau-père est décédé depuis déjà bien longtemps !
– C’est vrai, mais je le fais aussi par respect envers mon épouse.
– Mais votre épouse est aussi décédée il y a deux ans !
– Tu as raison. Mais même s’ils ne sont plus de ce monde, je tiens malgré tout à les honorer de mon mieux en allumant la ‘Hanoukia comme ils le faisaient…
Précisons que le Rav Auerbach était très méticuleux dans l’accomplissement des Mitsvot, mais dans ce cas, il a préféré renoncer à la perfection de la Mitsva afin d’honorer la mémoire de son beau-père et de son épouse. Une véritable leçon de respect !
Nos Sages ont dévoilé que si la fête de ‘Hanouka est très propice pour que nos prières soient exaucées, la demi-heure qui suit l’allumage est un temps encore beaucoup plus favorable à cela. En effet, la Présence divine qui se dévoile pendant ce laps de temps si précieux contribue énormément à élever et amener nos prières devant Hachem.
Par conséquent, il convient de se concentrer intensément durant ce moment afin d’essayer d’épancher son cœur devant Hachem, car nous avons ici une opportunité unique dans l’année d’être exaucés de façon miraculeuse.
De plus, Roch ‘Hodèch et Chabbat de ‘Hanouka sont des journées spéciales susceptibles de nous aider encore davantage dans la réalisation de nos prières. Tâchons d’exploiter tous ces moments autant que possible !
Histoire
Il y a quelques années à New York, un juif assimilé célébrait la fête de Noël avec des amis non-juifs. Tout à coup, l’un d’entre eux lui dit : “C’est ‘Hanouka aujourd’hui chez vous n’est-ce pas ? Alors allume-nous les lumières de ‘Hanouka !”
Pris au dépourvu, le juif refuse catégoriquement, mais c’est sans compter sur l’insistance de toutes les personnes présentes qui l’obligent littéralement à procéder à l’allumage de ‘Hanouka !
N’ayant plus le choix, il finit par accepter. C’est alors qu’au moment d’allumer la première flamme, il éclate subitement en sanglots…
C’était son premier pas vers un retour aux sources, à la suite de quoi il a entamé une Téchouva totale !
Pour plus de contenu sur cette belle fête ‘Hanouka, je vous invite à visionner mon cours vidéo de quelques minutes en cliquant sur le lien suivant :
Dans la bénédiction « Chéassa Nissim » que nous récitons tous les jours avant l’allumage des lumières de ‘Hanouka, il en ressort que pendant cette merveilleuse fête, Hachem fait des miracles comme Il en a fait à nos ancêtres. En effet, durant ces huit jours, les miracles peuvent être considérés comme quelque chose de normal.
Cela signifie, nous dit le Sfat Emet, que pendant cette période, l’homme a la possibilité d’aller au-delà de ses capacités (par exemple en se consacrant beaucoup plus à l’étude de la Torah, à la prière, aux Mitsvot etc.).
Par ailleurs, bien que le restant de l’année il soit déconseillé de demander à Hachem de nous faire des miracles, cela ne s’applique pas durant ‘Hanouka où nous avons le droit de faire une telle demande. Ainsi, ce qui nous paraît « mission impossible » en général peut être exaucé et réalisé de façon miraculeuse (dans tous les domaines : santé, travail, éducation des enfants, mariage, subsistance etc.)
Histoire
Un jour, le Rav ‘Haim Kanievsky, lors d’une visite chez son médecin personnel, expliquait à ce dernier l’importance d’allumer les lumières de ‘Hanouka en son temps (c’est-à-dire au plus tôt après la nuit tombée). Un peu gêné, le docteur rétorque qu’il est très compliqué pour lui d’agir ainsi étant donné qu’il rentre très tard après son travail, parfois même après minuit.
Loin de se décourager, le Rav insiste en lui démontrant à quel point l’importance de la Mitsva est décuplée lorsqu’on la réalise dans ses moindres détails, mais le médecin n’est toujours pas convaincu. Néanmoins, lorsqu’arrive le premier soir de la fête, il se remémore les paroles du Rav et décide finalement de fermer son cabinet plus tôt afin de pouvoir appliquer le conseil du Grand de la génération.
Sage décision, car quelques heures plus tard, il entend aux informations qu’un grave accident est survenu précisément à l’heure et à l’endroit où il avait l’habitude de passer en rentrant de son travail tous les soirs !
Sous le choc, il s’empresse de se rendre chez le Rav et lui dit :
“Rav ! Grâce à vous, j’ai évité un accident qui m’aurait sûrement été fatal !”
Le Rav sourit et répond :
“Je n’y suis pour rien, c’est la Mitsva de ‘Hanouka qui t’a sauvé…”
Flamme 7
Dans un foyer juif, deux lumières rayonnent :
1) La lumière de Chabbath qui brille au sein du foyer pour apporter la bénédiction d’Hachem, la paix et la sérénité.
2) La lumière de ‘Hanouka (qui a priori doit être visible de l’extérieur) qui vient illuminer le monde entier par la louange et la glorification du Nom d’Hachem pour Ses miracles quotidiens envers nous.
Flamme 8
Il y a des flammes qui ne s’éteignent jamais :
1) La flamme de la Torah qui accompagne toujours le peuple juif dans ses réussites ainsi que dans toutes les guerres et tous les exils.
2) La flamme du Chabbat qui illumine notre foyer chaque semaine.
3) La flamme de ‘Hanouka qui a éveillé notre âme, qui nous a réjouis pendant toute cette semaine, et qui nous accompagnera durant toute l’année à venir.
4) La flamme de la Néchama qui rayonne sur l’être humain, qui l’éclaire constamment et qui le dirige dans chaque étape de sa vie.
Tâchons de préserver ces flammes en nous durant toute notre vie !
Histoire
Marc Goldenberg avait miraculeusement survécu à la Shoa. Malheureusement, ce terrible drame l’avait incité à oublier le peu de religion qui subsistait encore en lui. Souhaitant mettre de côté définitivement cette période de sa vie, il décide d’aller vivre en Australie où il fonde un foyer.
Un jour, lorsque son fils aîné Stéphane atteint l’âge de 13 ans, Marc lui propose de lui offrir le cadeau d’anniversaire de son choix (il n’avait pas l’habitude d’agir ainsi chaque année, mais cette fois-ci, sa Néchama a ressenti ce besoin envers son fils le jour de ses 13 ans…)
Après avoir fait le tour des magasins, le jeune garçon ne trouve toujours pas de cadeau à son goût. Tout à coup, alors qu’ils passent à proximité d’une librairie juive, Stéphane demande à son père d’y entrer. Réticent, il essaie de décourager son fils en lui disant qu’il n’y trouvera que des objets anciens et sans intérêt, mais Stéphane insiste et Marc finit par accepter à contrecœur.
Peu de temps après, un vieil objet posé sur une étagère attire l’attention de Stéphane. Il s’agit en fait d’une très ancienne ‘Hanoukia en bois qui a l’air d’avoir déjà bien servi. Et là, à la grande stupéfaction de son père, Stéphane s’exclame :
– Papa ! J’ai trouvé mon cadeau !
– Ce vieux machin ? Mais qu’est-ce que tu vas en faire ? Ça ne sert à rien !
– C’est ce que je veux, ça me plait. S’il te plaît papa, tu as promis de me laisser choisir…
N’ayant pas le choix, Marc finit par se laisser convaincre. Chaque jour, le jeune homme nettoyait et contemplait sa vieille ‘Hanoukia pendant des heures, sous le regard perplexe de son père qui se demandait sans cesse pourquoi son fils aimait tant ce vieux bout de bois…
Un après-midi, alors que Stéphane voulait déplacer sa ‘Hanoukia, celle-ci lui échappe des mains et tombe à terre avant de se démonter en plusieurs morceaux, laissant apparaître un vieux parchemin. Stéphane appelle immédiatement son père et lui montre le petit papier qui s’est échappé du socle de la ‘Hanoukia. A peine les premiers mots déchiffrés, Marc se met à trembler sans pouvoir se contrôler, puis il lit lentement le texte à voix haute, les larmes aux yeux :
“J’ai construit cette ‘Hanoukia en Décembre 1944 dans les camps de concentration, mais je l’ai fait avec tout mon coeur, malgré les risques que cela impliquait. Celui qui aura le mérite de la retrouver octroiera un bien immense à ma Néchama en l’allumant chaque année à ‘Hanouka et en priant pour l’élévation de mon âme dans les Mondes Célestes…
Signé : Yaakov, fils de Elimelekh Goldenberg”
Stéphane, effrayé en voyant la réaction de son père, lui demande :
– Papa, que se passe-t-il ?
– Cette ‘Hanoukia, c’est ton grand-père, mon propre père, qui l’a construite. Je n’en reviens pas…
Le chemin de la Téchouva était dès lors déjà tracé pour Marc et toute sa famille…
C’est la force de la lumière de ‘Hanouka qui a la capacité de rayonner depuis les camps de concentration jusqu’en Australie pendant plusieurs décennies !